Le désespoir comme arme de destruction massive

Le désespoir comme arme de destruction massive

 David Perdrix aime la musique, le rock dur et percutant façon énervée entre Trust et Noir Désir. Il connait la chanson, en écrit, il connait la musique du capitalisme qui nous sépare les uns des autres, nous rend esclaves de biens de consommations sans autres utilités que de nous asservir, la bêtise crasse des foules moutonnières qui ne songent qu’au petit confort, la perversité du pouvoir

Son livre manifeste pourrait nous donner envie de nous pendre, mais non, car David sait que le rire est le propre de l’homme et que, même au fond du trou, on peut trouver la force de sourire et d’emmerder encore les puissants, alors, il manie avec brio l’humour noir, l’espoir et son contraire.

Son constat est sans appel, il y a de la Boétie chez cet homme, ceux qui travaillent sans autre espoir que de boucler la fin d’un mois et d’acheter quelques objets superflus sont les nouveaux esclaves, ils se croient libres et sont seulement prisonniers de besoins créés par la publicité, et comme ils flirtent avec le seuil de pauvreté, ils ont la peur au ventre de perdre le peu qu’ils possèdent et restent sourd à la révolte.

Là où la décroissance serait la première étape de l’émancipation, ils adoptent le consumérisme matraqué par la société capitaliste. Le fruit de leur travail fait tourner la machine à travers la consommation. Désespérant !

Mais chez David Perdrix, le désespoir est une arme de destruction massive, c’est l’histoire du grain de sable, son expérience syndicale à la CGT lui a appris la ruse et la danse du sioux pour déminer les pièges du patronat. C’est ce qui fait le corps de la deuxième partie du livre, petit manuel de résistance au travail a bien des égards réjouissant tant il y montre la bêtise du petit et du grand chef. Ah ! la casquette obligatoire

Résister, ce n’est pas collaborer à l’entreprise d’asservissement plus que nécessaire comme il le dit : faire son travail et fuck ! Pour le reste. Être au travail san jamais cesser d’être dans la résistance, voilà le défi à relever. Ce livre de combat à l’écriture directe donne du cœur à l’ouvrage et se termine sur un bêtisier et les paroles de chanson du groupe Enolagay dont on peut écouter les morceaux sur le net. Ce livre de combat est une éclaircie dans un ciel plombé

Article paru dans le Monde Libertaire de septembre 2024

Thierry Guillabert 

Bonjour 👋
Ravi de vous rencontrer.

Inscrivez-vous à la newsletter

Attention visitez la boite de spam au cas ou !

carte de visite

Bonjour 👋
Ravi de vous rencontrer.

Inscrivez-vous à la newsletter

Attention visitez la boite de spam au cas ou !

carte de visite